vendredi 5 octobre 2012

En tête à tête avec Aurélien Bellanger...


Aurélien Bellanger m' a accordé une interview lors de sa venue à Lyon le 25 septembre dernier.
Auteur de la Théorie de L'information publié aux éditions Gallimard, livre évènement de cette rentrée littéraire, il nous a fait le bonheur de nous répondre pour vous permettre de découvrir ou redécouvrir son ouvrage et un peu de ses goûts littéraires : 


Comment avez-vous réussi l’incroyable exercice de faire de cet ouvrage à la fois un essai et un roman de science-fiction ?
"Le roman est un genre littéraire hégémonique : il a tout les droits. Alors j'ai voulu, pour ma première tentative romanesque, en disposer pleinement. En tant que lecteur, il m'arrive souvent de lire des essais plus haletants et mieux construits que des romans. Inversement, la science-fiction pure m'a souvent déçu. J'ai voulu établir une sorte de compromis".
Est-ce que vous pourriez nous conseiller un guide de lecture de votre livre ? Par exemple est-il possible de lire les interludes dans un premier temps puis les phases romanesques par la suite ?
Je suis un ferme partisan de la linéarité, hélas. Mais les parties en italiques peuvent être survolées : elles n'interfèrent avec l'intrigue principale que dans l'âme du personnage principal. Ce ne sont pas des pages théoriques au sens strict: ce sont des pages qui racontent un point de vue unifié sur une théorie, le point de vue de quelqu'un qui prend une théorie scientifique pour une théorie religieuse. Ce brouillage entre deux champs habituellement distincts est le grand thème du roman.
Quels sont les auteurs de science-fiction qui vous ont inspirés ?
En premier lieu, même si c'est discutable : Borges. Et puis le mouvement cyberpunk, au sens large : Gibson, Stephenson, Sterling, Dantec, Egan (actuellement, sans doute le meilleur auteur de SF hard).
Olaf Stapledon, un grand précurseur, m'intéresse aussi de plus en plus.
Quel est votre livre préféré ?
C'est indécidable. La comédie humaine, sans doute, mais ce n'est pas exactement un livre.
On vous compare souvent dans votre style littéraire à M. Houellebecq ? La comparaison peut être à la fois un compliment ou une offense, comment l’interprétez- vous ?
C'est un compliment indéniable. Mais ce n'est pas tout à fait exact. Je n'ai pas atteint le stade où mes phrases, comme les siennes, sont immédiatement reconnaissables.
Parmi les livres que vous avez lus récemment quel roman pourriez-vous conseiller à nos lecteurs d’Entrée Livre ?
Ce sont, presque tous, hélas, des livres non traduits : ceux des Dyson, père et fils. La vie dans l'univers, du physicien Freeman Dyson, est un recueil d'essais sublimes. Du fils, j'ai lu cet été « Darwin among the machines » : c'est une formidable réflexions sur la vie et l'informatique. Et je viens de commencer – c'est le premier livre que je lis en numérique d'ailleurs – Turings Cathedral, sur la construction de l'un des tous premiers ordinateurs.
Retrouvrez de nouvelles interviews d'auteurs sur Entrée Livre, à venir celle de Linda Lê, Philippe Delerm, Félicité Herzog...
Source : Entrée Livre.

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